du 31 août 2016 au 30 juin 2017

DÉRIVE MAGNÉTIQUE
« In Situ » – Résidence de création au collège Lenain Tillemont, Montreuil
CAPUCINE VEVER

« Imaginez-vous partir à la dérive. Aucun arrêt n’est prévu.
Vous êtes contraint à une errance éternelle – sans fin – pris dans un élan de 35km/h.
Vous n’êtes pas sur une île, le temps géologique n’est pas si rapide. Ni sur un bateau, les conditions marines ne vous laisseront jamais la possibilité d’une telle constance. Aucune route n’est assez longue pour vous permettre de vous déplacer ainsi. Nous n’êtes pas non plus dans les airs puisque l’ensemble des boussoles de la terre pointe constamment en direction de votre position géographique.
Vous avez franchit la côte canadienne en 2005 et serez au dessus des terres sibériennes dans une cinquantaine d’années… »

À la différence du pôle Nord géographique (point fixe qui se situe sur l’axe de rotation de la Terre), le pôle Nord  magnétique est un point mouvant où le champ magnétique terrestre descend parfaitement à la verticale sur la surface du globe. Dérive Magnétique désire envisager ce point errant unique – bien réel mais pourtant invisible – comme un lieu potentiel, comme un territoire pris dans une errance constante. Dérive Magnétique entend jouer de cette ambivalence localisation/invisibilité qui fonde l’essence même du pôle Nord magnétique et user du principe d’anticipation qui le caractérise puisqu’il est possible de prédire les territoires qu’il traversera. Il sera question de produire du récit et de donner corps à ce point dérivant en élaborant des espaces de projection mentale prenant forme au sein d’un diptyque d’œuvres – par l’intermédiaire d’une vidéo et d’une sculpture sonore.
Il ne sera pas question de partir d’un territoire pré-existant mais bien de prendre pour point de départ un phénomène physique avéré et de le considérer comme un espace potentiel.
Dérive Magnétique ne cherchera pas tant le représentation précise de ce que pourrait être ce territoire mais la production d’un ensemble de formes permettant de se l’imaginer, de s’y projeter.

En parallèle de son travail de création, Capucine Vever développera un projet pédagogique avec une classe de 4ème qui sera  partagé en deux grandes étapes. Les « ateliers-découvertes » destinés aux collégiens aborderont, au travers de cas pratiques, tout autant l’importance du champ magnétique terrestre et ses effets sur le fonctionnement de notre planète (orientation de certains animaux, génération de phénomènes naturels, la boussole, les aimants, etc) que la notion de territoire et les multiples problématiques liées à sa représentation (le territoire comme « mot tiroir », les différentes projections cartographiques et les ambiguïtés qui en découlent). Les élèves devront pendant cette première phase établir une archive des notions appréhendées en mettant au point une méthode de classification personnelle. Succédera à cette phase de découverte pour les élèves les « ateliers de production ». Ils seront inviter à imaginer ce territoire que pourrait être le pôle Nord magnétique en lui donnant forme au travers d’un atlas qui ne se limitera pas à un projet éditorial mais pourra requérir différentes techniques (captation sonore et vidéo, montage, cartographie, maquette, texte, drapeau, etc). Cet atlas géant collectif pourrait prendre la forme d’une installation rassemblant l’ensemble de leurs imaginaires individuels.

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De septembre 2016 à juin 2017
artiste : CAPUCINE VEVER, plasticienne
artiste invité : VALENTIN FERRÉ, compositeur
au Collège Lenain Tillemont, Montreuil
Financé par le Conseil départemental de Seine-Saint-Denis (dispositif IN SITU)
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CAPUCINE VEVER
www.capucinevever.com
« Née en 1986, je produis depuis 2009 (année d’obtention de mon diplôme à l’École Nationale Supérieure d’Art de Paris-Cergy) des récits prenant forme au travers d’actions, de vidéos, d’installations, de créations sonores, de cartographies et de projets éditoriaux. La notion de territoire est inhérente au développement de ma démarche artistique. Elle en est son fondement, une sorte de pivot qui induit pour chaque nouveau projet une direction et un sens spécifique. Que ces territoires soient géographiques, sociaux ou culturels, ma pratique artistique tente de s’y engager dans un rapport poétique en exploitant leur potentiel narratif. Mes productions plastiques fonctionnent comme des révélateurs et procèdent par collages, analogies et frottements permanents entre réalité et fiction, déplacement et immobilisme, recherches scientifiques et narrations, faits historiques et légendes. Mes œuvres requièrent souvent la participation active du spectateur en sollicitant son attention et sa capacité à se projeter mentalement dans l’espace et dans le temps. »

DISPOSITIF IN SITU
Le département de la Seine-Saint-Denis met en place, depuis 2007, 10 résidence de création dans les collèges. Un/des artistes ou chercheurs scientifiques sont invités en résidence dans un des collège du département le temps d’une année scolaire, en lien avec une structure culturelle. Il(s) ou elle(s) sont accueilli(es) pour mener une travail artistique personnel. Il peut s’agir de la poursuite d’un travail en cours ou de la mise en œuvre d’un travail spécifique à cette occasion. Ces résidences de création ont pour but de soutenir une démarche artistique et/ou une processus de création d’un artiste ou d’un collectif, de rendre présente la création au plus près de la communauté scolaire et d’expérimenter une rencontre entre des projets artistiques et éducatifs.

 

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