du 16 novembre au 17 novembre 2017

FRED PÉRIÉ & SEIJIRO MURAYAMA
« La réalité du temps »

En résidence les 16 & 17 novembre 2017

La réalité du temps est un projet d’improvisation sonore et visuelle avec des images des corps et des visages des spectateurs.
Les spectateurs sont plongés dans une obscurité totale, le musicien est au milieu d’eux, c’est le coryphée. Le public, filmé en plan fixe, n’est éclairé que par l’écran. La moindre image illumine le public et si donc c’est son image qui est à l’écran, elle devient instable. De la captation, on ne retient que la beauté fragile de ceux qui sont présents ; c’est elle qui est montrée et elle n’est donnée à voir qu’à ceux qui sont là.


Citation de Gaston Bachelard in L’intuition de l’instant

Percussionniste, Seijiro Murayama travaille en France depuis 1999, après presque 20 ans de parcours musicaux dans le domaine de la musique improvisée. Son travail est focalisé, en particulier, sur la collaboration entre la musique et d’autres activités artistiques : danse (Catherine Diverrès), vidéo (Olivier Gallon), peintures (François Bidault), photos (Purpose.fr), littérature, philosophie (Jean-Luc Nancy, Ray Brassier), performance (Diego Chamy) etc. Cela ne l’empêche pas d’avoir de nombreux projets purement sonores (avec Jean-Luc Guionnet, Pascale Criton, Eric Cordier, Eric La Casa, Axel Dörner, Tim Blechmann, Seymour Wright, Toshimaru Nakamura, Toshiya Tsunoda). Pour lui, l’improvisation est son souci artistique majeur même si, en public, il n’exerce pas toujours cette pratique. Son approche est basée sur l’attention à l’espace et au lieu, à l’énergie du public et notamment à la qualité du silence à des niveaux différents (physique, social, ontologique). Il est en train d’approfondir des réflexions notamment sur la question de l’idiomatique et le non-idiomatique – « Idioms and Idiots » (avec Jean-Luc Guionnet, Mattin, Ray Brassier 2009). En 2010-2012, il est le curateur du festival  » Personal and Collective » à Ljubljana, en Slovénie. Il est lauréat 2016 en résidence à la Villa Kujoyama à Kyoto avec Didier Aschour.

Après des études scientifiques, Fred Périé s’intéresse aux comportements mécaniques des matériaux, notamment les phénomènes d’instabilité. Il est frappé par l’émergence des formes qui en résultent. Pourtant, c’est avec la question de la relation à l’autre qu’il s’engage par ailleurs dans une recherche visuelle en privilégiant deux médiums, des installations vidéos et des interventions dans le paysage. Les unes et les autres invoquent très souvent une image éphémère qui reflète le public, son corps ou ses regards. Puis cette démarche a entraîné Fred Périé vers la salle de cinéma, le lieu où au travers du film, émerge un lien silencieux aux autres. Il y met certes en œuvre les techniques contemporaines, celles qui nous incitent tant à croire en notre pouvoir sur les choses, mais lorsque il utilise l’interactivité, il la réduit à une sorte de miroir, une illusion nécessaire pour révéler ce qui est véritablement en jeu, notre capacité à nous projeter dans l’image, dans la relation.

www.fredperie.com