du 04 mai au 19 juin 2016

MARIO DE VEGA

VERNISSAGE 4 MAI 18h-21h
commissaire de l’exposition GUILLAUME CONSTANTIN
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INSTANTS CHAVIRÉS / Ancienne brasserie Bouchoule
2 Rue Emile Zola – Montreuil – M° Robespierre
Exposition ouverte du mercredi au dimanche 15h-19hPIX_MARIO1

UN MONDE VIA GIGAHERTZ
Le rapport qu’entretient Mario de Vega avec le bruit est à géométrie variable. Le bruit dans ses acceptions a priori les plus indésirables, les plus nuisibles : alarmes aléatoires, détonations, verre brisé, arrosages de facade, fréquences électromagnétiques amplifiées telles que Wifi, signaux GPS et autres micro-ondes mais aussi dans des formes plus radicalement silencieuses : une grande cloche de bronze fabriquée à l’ancienne et détruite sans jamais qu’un son n’émerge, un mur d’enceintes en attente, de basses fréquences inaudibles et perceptibles, l’hymne national mexicain réinterprété en langues des signes…

L’ autre dimension silencieuse dans son travail se caractérise par sa documentation : photographies, vitrines, caissons lumineux, résidus d’actions et informations diverses qui nous permettent d’envisager son travail non comme sonore, mais comme quelque chose d’extra-sonore, pour paraphraser un peu le critique et performer Seth Kim-Cohen, quelque chose de « non cochléen » comme l’art dit « non rétinien » de Marcel Duchamp. Un art qui serait ainsi plus « un art de la lecture des sons ». Ce qui élargit conséquemment les enjeux poursuivis par Mario De Vega qui, de formes assez extrêmes, interroge surtout et plus directement ses contextes d’interventions : institutions, espaces publics, galeries d’art. De même, sa pratique musicale tend plus vers une forme de gesticulations sonores totalement imprévisibles et pleines d’étincelles (au sens propre comme au sens figuré) qui nous tirent beaucoup plus du côté de l‘expérimentation sonore et de ses questions d’extra-musicalité.

Mario de Vega n’est pas un producteur de formes, ou plutôt si, un producteur de formes par défaut, accidentelles tout comme les situations qu’il met en place qui peuvent emmener commissaire d’exposition et staff technique en garde à vue, ou plonger le public dans des odeurs de polyuréthanes, de cire, de polymères fondus à l’aide de fours micro-ondes. Il s’agit donc d’un jeu permanent de mises en tensions matérielles et physiques où la réalité des phénomènes et des lieux côtoient des outils plus ou moins technologiques qui peuvent autant simuler qu’être effectifs. tout un monde via gigahertz (l’indice de mesure du courant alternatif, des hauteurs des sons, des fréquences radios …) interposés où les questions de la trace, de l’après-coup mettent autant en perspective les résonances cachées dans nos environnements normalisés que notre vulnérabilité face à celles-ci. Cette première exposition personnelle en France, sans titre, mettra l’accent sur ces traces et le mystère de leurs sources.

G. ConstantIn – Avril 2016
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Le travail de Mario de Vega explore les potentiels de la fragilité, de la vulnérabilité des systèmes, matériels et humains au travers de relations ambiguës entre objets, espaces et usagers. Ses interventions, sculptures sonores, documents et projets s’insèrent dans le mince écart entre simulation et réalité. Il produit des situations spécifiques pour des espaces définis tout en assumant le fait de l’impossibilité de contrôle tant dans les actions que dans les résultats que provoquent ses interventions. Laissant ainsi de la place à l’exploration et à la réflexion dans l’inconnu, l’étrange, l’invisible, l’inaudible et l’imprévisible. Sa pratique musicale inclut un large spectre de dispositifs électroniques fait-mains, de systèmes électromécaniques et autres interfaces numériques.

De Vega a mené différents séminaires, workshops et conférences à l’Universität der Künste à Berlin, à l’ Internationales Musikinstitut de Darmstadt, au technische Universität de Berlin, à l’Ecole nationale Supérieure des Beaux Arts de Paris, au Centro de Diseño, Cine y televisión à Mexico, au Braunschweig University of Art, au KW Institute of Contemporary Art à Berlin, au Laboratorio Arte Alameda à Mexico, Universität für angewandte Kunst à Vienne, au Museo Universitario de Arte Contemporáneo à Mexico, Goucher College à Baltimore, au ArtPlay Center, au LABoral à Gijon en Espagne, au Centro de Arte y Creación Industrial de Mexico, et au harvestworks Digital Media Arts Center à new York, entre autres.
On a pu voir son travail en Europe, aux Etats-Unis, en Inde, en Russie, au Japon entre autres et aussi aux Instants Chavirés dans l’exposition collective « l’effacement des cartes (ou les index cachés) » en mai et juin 2014. Mario de Vega, dont ce sera la première exposition personnelle en France, réalisera un projet spécifique et inédit.
Une sorte de suite indirecte aux deux workshops organisés par les Instants Chavirés en janvier 2016 où il etait question de la circulation des télécommunications sans fil en construisant un dispositif analogique portable capable d’amplifier en une gamme de fréquences audibles, l’activité électromagnétique produite par des transferts de données en bluetooth, via les réseaux locaux sans fil, téléphones mobiles, GPS, téléphones sans fil, micro-ondes et autres appareils électroniques.
Suite à sa résidence en 2015 au RIAt (avec nicolas Maigret), un programme de recherche monté en lien avec Q21 / MuseumsQuartier de Vienne, il est invité depuis janvier 2016 au A-I-R Sanatorium, un programme de résidence à Sokolowsko en Pologne pour compositeurs, improvisateurs et artistes sonores.
Mario de Vega est repésenté par la Galerie Marso à Mexico et collabore avec le label Art Kill Art basé à Paris.
www.marso.com.mx
http://artkillart.free.fr
www.mariodevega.info

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Visuels © M. De Vega