jeudi 01 mars 2018

#REFLEXIO – 2018#2
#Conférence
ALESSANDRO BOSETTI
18h30 aux Instants Chavirés

Cycle de conférences arts sonores et sound studies
(Février > Mai 2018)


Toute propagation du son s’accompagne d’une réflexion acoustique, dès lors que l’onde sonore rencontre une surface qui en partie l’absorbe et en partie la réfléchit. Dérivant de ce principe, le cycle Reflexio propose une série de conférences où les paroles d’artistes, de musiciens et de chercheurs s’offrent à la réflexion partagée, dans des moments d’échange où les énoncés de chacun et chacune deviennent autant d’échos d’échos. De l’écoute des frontières géopolitiques à l’ethnographie de la scène noise, en passant par l’individuation des voix, une généalogie littéraire du paysage sonore, la captation de perturbations atmosphériques, ou encore la géographie des espaces sonores, ces conférences abordent quelques-unes des préoccupations qui animent, aujourd’hui, les pratiques et la recherche dans les arts sonores, les musiques expérimentales et les sound studies.

Ce cycle est organisé en partenariat entre l’université Paris 8, les Instants Chavirés et la Philharmonie de Paris.

Cycle dirigé par MATTHIEU SALADIN.

En accès libre et ouvert à tous.

Jeudi 1er mars 2018 à 18h30
Instants Chavirés
accès libre sans réservation

NB :
cette conférence a lieu dans la salle de concert des Instants Chavirés
7 rue Richard Lenoir
93100 Montreuil
M° Robespierre

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ALESSANDRO BOSETTI
Des êtres sonores

Est-il possible d’enquêter sur l’existence de sujets-voix à l’intérieur d’un paysage sonore dégagé de toute identité sociale et politique, telle qu’habituellement comprise ? Est-il possible de travailler sur un son autobiographique, de plonger dans la mémoire propre au son, en portant une attention particulière à la voix et aux gestes éphémères que les voix exécutent ? Est-il possible de faire le portrait d’êtres sonores, vivant dans les domaines accessibles ou inaccessibles d’un travail réel ou imaginaire, des êtres qui seraient des personnages sonores, des cellules et des embryons sonores, voire même une traduction en son de l’auteur lui-même ? Ce sont quelques-unes des questions qui occupent le travail d’Alessandro Bosetti, enraciné dans la matérialité du langage, de la voix et prenant place dans de multiples champs comme la création radiophonique, la performance, la musique électroacoustique et l’écriture sonore. Le compositeur et artiste sonore abordera ici ses œuvres récentes ou en cours de réalisation, s’intéressant à la mémoire, à l’identité et à la subjectivité sonore : ainsi de ses chroniques autobiographiques dans le théâtre musical Journal de Bord, de la pièce radiophonique Guryong, ou encore de la configuration de portraits vocaux anonymes dans l’univers sonore que constitue l’archive intitulée Plane/Talea.

Le travail d’Alessandro Bosetti est basé sur la musicalité de la voix, du langage et des langues. Il explore la frontière entre le langage parlé et la musique. Ses compositions abstraites (sur disque, jouées lors de performances en public ou pour des diffusions radiophoniques) mêlent documents sonores et entretiens enregistrés, collages acoustiques et électroacoustiques, stratégies relationnelles, pratiques instrumentales, explorations vocales et manipulations numériques. Il prend ainsi la forme d’un questionnement entre anthropologie sonore et musique contemporaine portant sur la communication orale, sur les aléas des processus de traduction, et sur l’écoute comme objet culturel.
Bosetti est l’auteur d’une série d’œuvres sonores, où l’esthétique relationnelle rencontre les méthodes de composition les plus novatrices. Il a publié plus d’une dizaine de CDs de sa propre musique, sans compter ses innombrables collaborations. Il est depuis 2000 une figure majeure de l’Ars Acustica, et est l’auteur d’un vaste corpus d’œuvres électroacoustiques et de compositions texte-son, notamment pour des institutions comme WDR Studio Akustische Kunst, la DeutschlandRadio, ou encore le GRM. Des pièces comme Il Fiore della Bocca (Rossbin /DLR, 2005) – œuvre autour du vocalisme des personnes présentant des déficiences physiques ou mentales – ou African Feedback (Errant Bodies Press, 2004) – travail collaboratif avec les habitants d’un village d’Afrique de l’Ouest questionnant la notion de musique expérimentale – ont obtenu une reconnaissance internationale. Il a notamment développé son travail sur la voix pour les ensembles Neuevocalsolisten à Stuttgart, Maulwerker et Kammerensemble Neue Musik à Berlin. Ses performances pleines de sensibilité ont pu être montrées en Europe, en Asie et aux États-Unis, que ce soit en solo, à la tête de son ensemble Trophies avec Tony Buck et Kenta Nagai, ou en collaboration avec d’autres performers vocaux comme Jennifer Walshe et Tomomi Adachi, ou encore avec le pianiste Chris Abrahams et les chorégraphes Georges Appaix et Ariella Vidach.

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À noter :
Retrouvez Alessandro Bosetti pour un concert solo dans la foulée à 20h30 aux Instants Chavirés.
Également à l’affiche, Lionel Marchetti en solo.
9 – 11 – 13 EUR
Infos à venir.

 

horaires
ouverture des portes 18h30 |