jeudi 31 mars 2016

# REFLEXIO #
conférence #8
JEDEDIAH SKLOWER
16h aux Instants Chavirés

Cycle de conférences
musiques expérimentales / arts sonores
(Février > avril 2016)

proposé par l’Université Paris 8 et les Instants Chavirés

Toute propagation du son s’accompagne d’une réflexion acoustique, dès lors que l’onde sonore rencontre une surface qui en partie l’absorbe et en partie la réfléchit.

Dérivant de ce principe, le cycle Reflexio propose une série de

conférences où les paroles d’artistes, de musiciens et de chercheurs

s’offriront à la réflexion partagée, dans des moments d’échange où les énoncés de chacun et chacune deviendront autant d’échos d’échos.
De l’ontologie indicielle de l’enregistrement à la notation graphique, en passant par l’éthique expérimentale, les enjeux politiques du design sonore, la performance bruitiste, le rôle de la mémoire dans la captation microphonique, la déconstruction du travail de la parole, le détournement des technologies de reproduction sonore, ou encore la gouvernementalité de l’écoute, ces conférences aborderont quelques-unes des préoccupations qui animent, aujourd’hui, les pratiques et la recherche dans les arts sonores et les musiques expérimentales.

Cycle dirigé par MATTHIEU SALADIN dans le cadre du séminaire de Master « Les usages du son dans la pratique artistique »

En accès libre et ouvert à tous.

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8ème séance :
jeudi 31 mars à 16h
Instants Chavirés
accès libre sans réservation


NB :
cette conférence a lieu dans la salle de concert des Instants Chavirés
7 rue Richard Lenoir
93100 Montreuil
M° Robespierre

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JEDEDIAH SKLOWER
L’écoute des musiques populaires : gouvernementalité et médiations

Les musiques populaires ont longtemps souffert du stigmate impardonnable de leur hétéronomie et de son revers, la passivité de leurs amateurs, que ce soit dans la tradition esthétique idéaliste comme dans la théorie critique allemande et française. L’objet de cette présentation n’est pas de racheter ces musiques en en niant l’hétéronomie, mais justement de considérer celle-ci comme la sève foisonnante des expériences qui peuvent en être faites : l’activité à l’œuvre dans leur écoute tient justement à leurs innombrables médiations. Formes, discours (sur la valeur, la signification, la nature de l’expérience), institutions (État, marché, mondes de l’art), objets (instruments, studio, amplification), espaces (écoute domestique, publique) s’arrangent dans un dispositif qui constitue le cadre des expériences possibles. Ce dispositif constitue l’espace des prises esthétiques, gouvernant conduites et contre-conduites de l’écoute populaire en autant de facettes des subjectivations musicales.

Bio : Jedediah Sklower est doctorant en sciences de l’information et de la communication et en histoire culturelle, université Paris-3 – CIM / CHS-20e siècle. Il est membre de la revue Volume ! depuis 2008, et actuellement ATER à l’université Paris-10, et a enseigné l’histoire des musiques populaires à l’Université Catholique de Lille et les sciences de la communication à Sciences Po Paris. Son travail porte sur l’histoire des musiques populaires en France dans les années 1960, à partir d’une perspective croisant analyse des industries culturelles et médiatiques et pratiques d’écoute. Il a publié Free jazz, la catastrophe féconde. Une histoire du monde éclaté du free jazz en France (L’Harmattan, 2006), a dirigé le numéro « Écoutes » de Volume ! la revue des musiques populaires (2013), et co-dirigé, avec Sheila Whiteley, Countercultures and Popular Music (Ashgate, 2014) et, avec Elsa Grassy, Musiques populaires et politique au xxie siècle (Éd. Mélanie Seteun, 2015). Il dirige également la réédition électronique de la revue Vibrations (Persée, 2016).

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Dernière conférence du cycle :

jeudi 7 avril
FRANCK LEIBOVICI
« transcrire un document en partition »
à L’Université Paris 8 (St-Denis) à 12h.
 

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en partenariat avec Revue & Corrigée
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