SIMON QUÉHEILLARD – UNE METHODE DE DISPERSION

UNE MÉTHODE DE DISPERSION
Simon Quéheillard

17 avril – 3 mai 2015
Vernissage Jeudi 16 avril 2014 
à partir de 18h

______________

Exposition ouverte du mercredi au dimanche
15h-19h – Entrée libre

Ayant accueilli précédemment le travail de Simon Quéheillard à la Brasserie Bouchoule en 2006 lors de la série d’expositions collectives intitulées LIEUX COMMUNS et en octobre 2012 dans le cadre des projections RIEN À VOIR qui se tiennent avant les concerts aux Instants Chavirés, nous prolongeons notre collaboration en co-produisant avec PHANTOM et L’Espace Khiasma un film inédit de l’artiste De commencements en commencements.

Ce nouveau film intègre la brasserie Bouchoule, accompagné d’un autre film, Le travail du piéton, réalisé en 2009. Entre ces deux projections, nous aurons l’occasion d’entrevoir in situ des extraits de son futur livre qui donne son titre à cette exposition. Un jeu « passé – présent – futur » avec ces oeuvres qui laissent deviner un travail à considérer dans sa temporalité propre et qui nous offre ainsi de  belles échappées.

_____________________

« Distrait est celui qui voit tout. Mais ce tout est une dispersion. Cette dispersion a lieu dans les marges. L’expérience consiste à l’y maintenir en périphérie. Si, comme on le dit, une personne distraite se trouve « absorbée par autre chose », en nous détournant constamment, la distraction comme forme d’attention tend à recréer du vide. De cette manière le vide se construit et réapparaîtra toujours au centre de la perception. Si le vide est central, les marges sont mouvantes, aucun objet jamais ne se cristallise. Une vision à plusieurs contrepoints où toutes choses perçues simultanément coexistent. Se détourner pour maintenir la distance d’où les images ressurgiront. »
S.Quéheillard

_____________________

Simon Quéheillard
Né en 1977, Simon Quéheillard entreprend des études à L‘Ecole des Beaux-arts de Bordeaux où il suit un enseignement dans l’atelier d’écriture sous la direction du poète Emmanuel Hocquard qui influencera durablement son travail. Il vit et travaille aujourd’hui à Paris. Il participe en 2005 à l’exposition « L’œil du touriste » (commissariat Jeanne Truong) à la galerie Frédéric Giroux, à Paris. En 2006 a lieu sa première exposition personnelle à la galerie Frédéric Giroux. Elle s’intitule « L’image dans le papier », et peut être comprise comme une annonce du livre du même nom, qu’il publiera deux ans plus tard, en juin 2008, aux éditions MIX, après sa rencontre avec le philosophe Fabien Vallos, directeur des éditions MIX. Depuis 2010, il collabore étroitement dans un suivi de production et de monstration des ses films avec L’espace Khiasma / La fabrique Phantom, aux Lilas. En 2012, l’Espace Khiasma présente différents travaux photographiques, filmiques et littéraires de l’artiste, à l’occasion de l’exposition personnelle « ma plaque sensible » (commissariat Olivier Marboeuf) qui lui est consacré.
Dernièrement, son film « Maître-vent » a été projeté durant « Les Journées du Film sur l’Environnement » à la Cité du livre d’Aix-en-Provence et également durant à la AMAAS (Alberta Media Arts Alliance Society) à Watertown au Canada en 2013. Il a aussi fait partie de la sélection officielle pour Images Festival de Toronto, a reçu le Prix du public au Chicago Underground Film Festival et a été diffusé au Art Film Festival à Cannes en 2015. Il a également participé à l’exposition collective « Absurde, vous avez dit absurde ? » (commissariat de Marie Magnier)  à la Galerie Les filles du Calvaire à Paris en 2014.

PHANTOM PRODUCTIONS
______________________

Le travail du piéton, HDV, 27mn 30s, 2009

Après avoir longtemps déposé des flaques d’eau sur les trottoirs pour faire apparaître des images, Simon Quéheillard poursuit, avec ce nouveau film, ses expériences dans l’espace urbain. Objets surgissants de la bouche d’un escalator, perturbant le roulis mécanique, l’artiste fait d’une machine emblématique de l’ordre urbain un instrument poétique où formes et sons s’assemblent en de multiples combinaisons éphémères. « Le rêve de Keaton, écrit Gilles Deleuze : prendre la plus grosse machine du monde pour la faire marcher avec de tout petits éléments, la convertir ainsi à l’usage de chacun, en faire la chose de tout le monde ».

______________________

De commencements en commencements, HD, environ 20 mn, 2015
une co-production Khiasma / Phantom / Instants Chavirés 

Un personnage croise et traverse sur son chemin toutes formes de débris lui tombant du ciel. Par une série d’acrobaties, le personnage se fait et se défait, prolifère en tous sens. Débris-ustensiles, accessoires-résidus, révèlent sous le choc autant de numéros d’un spectacle de cirque, au risque de la mise en pièce. « Je pense à une malade schizophrène, avec un délire mystique, qui passait son temps à ramasser des vieux chiffons, des bouts de laine, des bouts de fils. C’était très important pour elle de ramasser les débris du monde pour en faire quelque chose, pour édifier quelque chose. Et elle passait un peu de crayon sur de vieux bouts de chiffons complètement usés… Ça avait attiré l’œil de certains (visiteurs, médecins et autres) qui se sont dit : « Oh cette pauvre dame qui ramasse ces détritus, on va lui faciliter le travail ». Alors ils lui ont acheté de l’étoffe et du fil de bobine, etc. Et ça a été foutu ! […] C’était elle-même qu’elle ramassait, les débris épars de son corps éclaté. C’était un échange avec elle-même, et un effort de rassemblement pour faire un rythme » (Jean Oury).