du 20 septembre au 02 novembre 2014

NO MUSIC WAS PLAYING

une exposition proposée par Daniele Balit

(english version, please scroll down)

avec Ludovica Carbotta, Rie Nakajima, André Romão, Sara Enrico, Byron Westbrook et Capucine Vandebrouck

une proposition de Daniele Balit

avec la collaboration de Guillaume Constantin

et Alexandra Delage

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Photographies : Aurélien Mole


 

Ludovica CARBOTTA

Very well, alone
2014
installation
bois, câbles électriques 





Sara ENRICO



Twins
2014
huile sur toile et au mur 260×150 cm 




 

Capucine VANDEBROUCK

Untitled
2014
Cofalit (pierre d’amiante) et plexiglas 




Rie NAKAJIMA

One of Five Compositions
2014
moteur, fil de fer, métal





 

Ludovica CARBOTTA

Very well, alone
2014
installation
bois, câbles électriques 



Rie NAKAJIMA

One of Five Compositions
2014

moteur, papier 




 

Rie NAKAJIMA

One of Five Compositions
2014
 moteur, éponge, ficelle




 

Capucine VANDEBROUCK

Untitled
2014
Cofalit (pierre d’amiante) et plexiglas


 

Capucine VANDEBROUCK

Untitled (détail)

2014
Cofalit (pierre d’amiante) et plexiglas

Rie NAKAJIMA

One of Five Compositions
2014
moteur, tube en silicone, tasse, maillet

Rie NAKAJIMA

One of Five Compositions
2014
moteur, tube en silicone, tasse, maillet 


 

Rie NAKAJIMA

One of Five Compositions
2014
moteur, tube en silicone, tasse, maillet 


 


 

Rie NAKAJIMA

One of Five Compositions
2014
moteur, ficelle, bois



Rie NAKAJIMA

One of Five Compositions
2014
moteur, ficelle, bois



Bodymotionspacethings
ARCHIVE



Archives de la Tate Gallery, display en bois de G. Constantin d’après R. Morris 



 

Byron WESTBROOK
Field of View,
Played By Ear
2014

Son & Vidéo 




 

Byron WESTBROOK
Field of View, Played By Ear 2014
Son & Vidéo 




   
André ROMÃO


The Dancing Plague
2012
projection de diapositives texte et enregistrement audio en anglais (5’06’’) 



 

 

exposition 
du 20 septembre au 2 novembre 2014 

vernissage samedi 20 septembre 18h – 21h

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INSTANTS CHAVIRÉS / ancienne brasserie Bouchoule 
2 rue émile zola 93100 montreuil

exposition ouverte les mercredis, samedis et dimanches de 15h à 19h et sur rendez-vous

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ÉVÉNEMENTS dans le cadre de l’exposition – ancienne brasserie Bouchoule – entrée libre :

 

 

 

 

 

 

 

 

Byron Westbrook samedi 27 septembre – 18h / performance

Marc Pichelin dans le cadre des 20 ans de Ouie-Dire

samedi 4 octobre – 17h / conférence

dimanche 5 octobre – 17h / performance
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No Music Was Playing

14 juillet 1518. Dans une rue de Strasbourg, une femme se met à danser. Rien que ça – seulement ça. Soudainement et sans raison, Dame Troffea (l’histoire a retenu son nom) se met à danser, seule, dans l’espace public. Ce pourrait être un jeu, une envie, joyeuse et subite. Mais elle dansera six jours et six nuits sans s’arrêter, frénétiquement, comme possédée. Un mois plus tard, près de quatre-cents personnes l’auront rejointe dans sa transe, victimes de ce que l’on appellera une « épidémie dansante ». Il y aura des morts (jusqu’à quinze par jour), des enquêtes de médecins, des hypothèses plus ou moins scientifiques sur l’origine du mal. 

Gardons en mémoire cette image de corps sans têtes, méprisant la raison, de corps qui prennent le dessus et entrent en résistance. L’expérience collective du corps qui panse. 

28 avril 1971. L’exposition Bodymotionspacethings conçue par Robert Morris ouvre à la Tate Gallery de Londres. A l’exercice imposé de la rétrospective, Morris réplique par un vaste terrain d’expérimentations physiques et tactiles de structures qu’il a conçues en matériaux de récupération – certaines critiques de l’époque ont parlé de « parcours du combattant », de « club de gym », de « terrain de jeu pour enfants ». Après cinq jours et plusieurs incidents, l’installation ferme au profit d’une exposition bien plus traditionnelle d’œuvres emblématiques de l’artiste. 

Fini de jouer – on rallume les lumières, on éteint la musique. 

No Music Was Playing. 20 septembre 2014. Les œuvres de Ludovica Carbotta, Sara Enrico, Rie Nakajima, André Romão, Capucine Vandebrouck et Byron Westbrook convoquent les danses irrationnelles, les élans du corps, les gestes primitifs et non programmatiques. No Music Was Playing explore l’idée de l’œuvre comme « playground » (au sens de terrain d’action plutôt que d’aire de jeu), déplaçant le regard sur la plateforme de l’événement, et rejouant l’espace fictionnel rêvé par Morris. 

« Nous sommes devenus aveugles à force de trop voir. Il est temps d’appuyer contre les choses, d’enserrer, de ramper – pas tant avec la naïveté enfantine du retour au terrain de jeu mais plutôt pour reconnaître que le monde commence à exister aux limites de notre peau et que ce qui se passe sur cette interface entre le soi physique et les conditions externes ne nous en détache pas comme le regard détaché »1

Si l’héritage de la pensée de Morris est ici moins littéral, il n’en est pas moins subversif. Rie Nakajima bricole des écosystèmes où toute (inter)action devient événement (ça glisse, ça se frotte, ça tombe) – du geste sculptural ordinaire élevé au rang de film d’aventures. Les structures non-linéaires de Ludovica Carbotta matérialisent les itinéraires d’un corps pris dans la contrainte d’habiter la forme. Capucine Vandebrouck décline un minimalisme post-capitaliste effeuillant le volume par un prisme de perceptions. Sara Enrico opère par implosions du médium pictural, laissant la forme exhaler le contexte. Byron Westbrook livre des études sur le paysage sonore performé et André Romão (sous couvert de poésie et d’épidémie dansante) un texte spéculatif sur l’économie européenne moderne. 

Toutes ces œuvres assument une forme presque volontairement indéterminée, quasi accidentelle, puisque résultant de corps buttant contre un contexte spécifique. Elles intègrent les aléas, les incidents, les à-peu-près, les moyens du bord, les imprévus. No Music Was Playing interroge l’urgence irrationnelle qui pousse aujourd’hui à créer des formes, en envisageant l’exposition comme une mise en présence : l’élan du corps qui crée – celui de l’artiste – qui ricoche sur les corps qui pensent – les vôtres. Il faudra alors être attentif. Percevoir à travers l’espace les affects et les collisions qui inscrivent le geste de la création artistique dans une expérience à vivre autant qu’à recomposer en mémoire. S’engager au-delà du « regard détaché » pour rendre possibles les conditions d’une réciprocité. Car plus qu’une expérimentation physique de l’œuvre, il s’agit ici de croire en l’expérience plus vaste d’une construction de soi par frottement, par contact, par perméabilité au monde. 

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[1] Lettre de Robert Morris à Michael Compton (responsable des expositions à la Tate Gallery), 19 janvier 1971 (notre traduction).

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Membre fondateur de la plateforme curatoriale 1:1projects à Rome et initiateur de Birdcage, galerie temporaire et itinérante autour des pratiques sonores, Daniele Balit est commissaire et historien de l’art. Docteur à l’Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, ses projets et ses recherches portent sur des questions liées à l’art en situation, aux pratiques contextuelles et discrètes, ainsi qu’aux modes de diffusion, d’exposition et de circulation des œuvres. Grâce à une bourse du Cnap attribuée en 2014, il poursuit ce travail sur la figure et l’héritage de l’artiste Max Neuhaus. Entre autres projets, il a assuré le commissariat des projets Blow-up (Jeu de Paume, Paris, 2012), The Invisible Generation, (Margareth Lawrence Gallery – Victoria College of Arts, Melbourne, 2009), Heavier Than Air (Trien- nale de Prague, Galerie Nationale, 2008), Neterotopia (Palais de Tokyo, Paris / Careof, Milan / New International Cultural Center, Anvers, 2006). Suite à une résidence au cneai = (dans le cadre de la plateforme Piano) et au Frac Franche-Comté, il prépare actuellement des projets d’exposition prévues pour l’automne 2014 (Macro, Rome) et 2015.

www.dbarchives.net

 

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Nos remerciements aux Galeries In Situ, Gb Agency et Mark Geffriaud pour leur soutien.

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l’association Muzziques / Instants Chavirés bénéficie du soutien de la Ville de Montreuil, du Conseil Général de Seine-Saint-Denis, du Ministère de la Culture (DRAC Île-de-France) et du Conseil Régional d’Île-de-France
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NO MUSIC WAS PLAYING
Ludovica Carbotta, Rie Nakajima, André Romão, Sara Enrico, Byron Westbrook andCapucine Vandebrouck.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

An exhibition curated by Daniele Balit
with the cooperation of Guillaume Constantin
& Alexandra Delage
 

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20/09 – 2/11 2014
opening saturday 20/09
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INSTANTS CHAVIRÉS 2 rue émile zola montreuil
exhibition open on wednesdays, saturdays and sundays, 3-7pm
and by appointments.
www.instantschavires.com

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EVENTS during the exhibition @ ancienne brasserie Bouchoule – free entrance :

Byron Westbrook saturday 27 september – 18h / performance

Marc Pichelin / 20 ans de Ouie-Dire
saturday 4 october – 17h / lecture
sunday 5 october – 17h / performance

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NO MUSIC WAS PLAYING, from the title of this exhibition we could preclude that it is related to the experimental music that Instants Chavirés has been supporting for more than twenty years now, It is above all the proposal conceived by Daniele Balit, our guest curator for this autumn exhibition in Montreuil.

Works by Ludovica Carbotta, Sara Enrico, Rie Nakajima, André Romão, Capucine Vandebrouck and Byron Westbrook, map out the exhibition space through actions, events, affectations and confrontations. NO MUSIC WAS PLAYING explores the idea of ’playground’ : the living body at play within the field of action, the gaze returned to the platform of the event.

An ascension to the surface that echoes the suggestion of such thinkers, writers and artists as, Paul Valéry, Gilles Deleuze and Robert Morris : that the world begins to exist at the limits of our skin.

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Daniele Balit is a curator, critic and art historian living in Paris.

www.dbarchives.net

 

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Special thanks to Galeries In SituGb Agency & Mark Geffriaud fotr their support.

 

 

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Muzziques / Instants Chavirés is supported by la Ville de Montreuil, Seine-Saint-Denis General Council, Culture Ministry (DRAC Île-de-France) and Île-de-France Regional Council.