du 13 mars au 27 mars 2015

ALEXANDRE LAVET

Sunset, 2012, capture d’écran vidéo, 9 min, en boucle

Pour le mois de mars, deux propositions issues du travail vidéo d’Alexandre Lavet Sunset et Sans titre.sub seront à découvrir le soir avant les concerts, très précisément les 13, 18, 25 et 27 mars au 7 rue richard lenoir de 20h30 à 21h (entrée libre, concert ensuite payant).
Plus d’infos : [http://alexandrelavet.fr/->http://alexandrelavet.fr/]



Sans titre.sub, 2013, film couleur muet, 11 min
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Le jour où la nuit se lève

Appréhender la démarche d’Alexandre Lavet c’est tout d’abord épouser l’idée de ce regard hypothétique qui pourrait, de part en part d’un point de vue, entrevoir dans le même temps, le coucher et le lever du soleil. Peu de chemins mènent à ce point de vue paradoxal. Certaines images en sont capables, celles que produit Alexandre Lavet en ont les qualités.
Elles rayonnent de cette idée qui considère l’apparition d’une forme àtravers sa disparition. C’est précisément ce qui se déroule sous nos yeux à l’observation de Sunset (1). Cette vidéo projette le défilement d’une capture d’écran où se déploient, à partir d’une surface à demi ronde et jaune, les couleurs duprisme jusqu’à atteindre le noir aux limites de l’indigo. Ce film est celui du jour où la nuit se lève. La force poétique de cette image n’a d’égale que l’importante désincarnation du processus de fabrication qui l’a vue naitre. En effet, les couleurs ont été générées par un programmeinformatique et leur défilement créé par la banale utilisation du scrolling. La nuit à laquelle on se rend à travers Sunset est celle de la réalité de l’image.(…)
Sans titre.sub (2) pourrait à lui seul résumer ce qui a été dit. Ce film couleur muette, tel qu’il est qualifié, est noir à l’exception d’un sous titrage jaune, un récit à l’attention du spectateur qui semble donner une parole au film. Sa qualification confrontée à l’impression qu’il donne n’est pas le dernier de ses paradoxes. Sa source lumineuse vient par exemple de laprojection d’un fond noir. Le sous-titrage n’interprète aucun langage si ce n’est celui que l’on est en train de s’imaginer grâce à lui. Cette installation est extrêmement belle, elle dégage de son apparente simplicité de nombreuses possibilités esthétiques, c’est à dire de nombreuse façons de la voir, de la considérer, en somme de la réfléchir.
La nuit traversant la démarche d’Alexandre Lavet n’est pas celle dudeuil mais celle du seuil d’où il nous est possible de lever le regard de part et d’autre des différentes réalités que compose toute image.

Martial Deflacieux


1 Sunset, 2012, capture d’écran vidéo, 9 min, en boucle

2 Sans titre.sub, 2013, film couleur muet, 11 min

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Texte commandé dans le cadre de « Première 2013 », une exposition collective et un catalogue coproduits par le centre d’art contemporain de Meymac et BBB centre d’art – 2014


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