du 22 janvier au 26 janvier 2024

CLASSE VILLE
Casser la musique !
THOMAS TILLY

Atelier de détournement de disques vinyles, à destination d’une classe de CM2 de l’école élémentaire Diderot 2 (Montreuil).

Qu’est-ce que la musique et qu’est-ce qu’un support d’enregistrement ? À partir de ces deux questions, Thomas Tilly propose d’abord de faire un petit historique de la naissance du support enregistré, des différents formats et supports d’enregistrements, et de la notion même de musique. Cette discussion, menée avec les enfants, sera ponctuée d’images et d’exemples sonores relatant différentes époques de l’enregistrement et différents genres musicaux, allant de la musique occidentale aux musiques extra-européennes.

À partir de cette rencontre/introduction, sera proposé aux élèves, en s’appuyant sur un fond de disques vinyles récupérés, de travailler sur une transformation de ces supports à partir de collages et de découpages. Les élèves pourront, à partir de collages de quartiers de disques, ou de différents matériaux collés sur les disques eux-mêmes, créer de nouveaux supports voués à être lus sur de vraies platines vinyles. Ces lectures seront effectuées à l’aide de petits micros contacts bricolés par les élèves eux-mêmes.

Ces réalisations donneront lieu à une petite installation de platines et disques « préparés », dans l’espace même de l’ancienne brasserie Bouchoule. Une dernière phase consistera, elle, à faire enregistrer ces « musiques cassées » émanant des platines préparées, par les élèves eux-mêmes, à l’aide de microphones et d’enregistreurs.

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DU 22 AU 26 JANVIER 2024

Volume : 20h
Public : CM2 de l’école élémentaire Diderot 2, Montreuil
Intervenant : Thomas Tilly, musicien
Lieu : Ancienne brasserie Bouchoule (lieu d’exposition des Instants Chavirés) – 2 rue Émile Zola, Montreuil
Avec le soutien de la ville de Montreuil, service Enfance-Éducation, dispositif « Classe Ville », et Emmaüs Alternatives (Montreuil).


© Caroline Petit, Einstein on the beach

THOMAS TILLY

Thomas Tilly est un musicien utilisant le microphone et le haut-parleur comme principaux instruments de création. Centré sur l’étude de l’environnement sonore et sa confrontation avec l’espace dans lequel il existe, son travail emprunte autant à la recherche musicale expérimentale que scientifique. Dans sa démarche, l’écoute reste centrale au détriment de toutes formes de représentations. Ce qui se passe sur le terrain doit être interprété puis transmis à l’auditeur dans des conditions d’immersion totale, la subjectivité de cette restitution résidant dans le sensible plutôt que dans une mise en œuvre technique complexe.

Toujours connectées à l’idée d’un autre « possible musical », ses pièces sonores, diffusions, ou installations, sont les fruits d’études où la recherche tente de supplanter l’esthétique. C’est l’exposition de l’onde sonore qui est importante. L’implication sur le terrain reste une part importante du processus nécessitant des phases d’écoute, d’observation, puis d’enregistrement. En ce sens, la relation aux espaces naturels, à l’architecture (dont le rôle est prédominant dans le sonore), ou encore à l’urbanisme, deviennent des axes de recherches privilégiés et leur appréhension dépasse souvent la seule pratique de l’enregistrement du son.

La nécessité d’écoute et l’observation du lieu comme postulat à toute création est nourrie par l’idée que l’environnement sonore est bien plus complexe et changeant qu’il n’y paraît, et que sa pleine compréhension par l’auditeur ne peut résider dans une relation superficielle. Dans les travaux de Thomas Tilly, tous les outils de captation du son sont utilisés comme des moyens d’écriture, des révélateurs. Captations ultrasoniques, sismiques, hydrophoniques ou aériennes, la méthode employée n’est jamais prétexte au spectaculaire, mais le vecteur d’une appréhension singulière du monde. En ce sens, les représentations publiques sont souvent accompagnées de clefs de compréhension, de discussions avec le public. La médiation, aussi bien menée sous forme d’ateliers, que de conférences ou d’écoutes commentées reste étroitement rattachée à la pratique artistique, la culture de l’écoute et la transmission des esthétiques sonores expérimentales ayant un sens politique et social.

Thomas Tilly a présenté son travail dans plus d’une quinzaine de pays et dans de nombreux festivals internationaux dédiés aux musiques expérimentales et improvisées : Audible Festival (Paris), Météo (Mulhouse), Bruisme (Poitiers), Electricity (Reims), Avant avant garde (Cracovie), Simultan (Timisoara), Magnetic Traces (Melbourne), Observatori (Valence), Synthèse (Bourges), Bridge Festival (Bulgarie), etc. Il s’occupe depuis 2001 du label Fissür et écrit régulièrement sur la phonographie et sur sa propre pratique.