vendredi 29 novembre 2019

#Hors les murs
Festival Mesure Pour Mesure
– LUC FERRARI – STEREO SPASMS #2
BRUNHILD MEYER-FERRARI
HÉLÈNE BRESCHAND
ERIKM
SCANNER
Au Nouveau Théâtre
De Montreuil-CDN

À l’occasion du 90ème anniversaire de la naissance de Luc Ferrari (1929-2005), Les Instants Chavirés proposent Stereo Spasms, un évènement initié plus tôt cette année à Londres par Brunhild Ferrari, Thurston Moore et Eva Prinz (éditeurs de Complete Works de Luc Ferrari) et qui se poursuivra cet hiver à New York.

Plus qu’un hommage, Stereo Spasms – Montreuil – célèbre une grande figure de la musique expérimentale et concrète, un observateur affuté d’une réalité souvent extra-musicale.
L’écoute des mondes, le travail sur l’intuition, la renaissance et la mutation du figé et surtout la pulsion incessante de la liberté seront mis à l’honneur lors de ce programme (forcément parcellaire), consacré à l’oeuvre de Luc Ferrari.

Un évènement en deux temps : ce jeudi 28 novembre aux Instants Chavirés avec le pianiste interprète spécialiste de l’oeuvre de L. Ferrari, Michel Maurer et ce vendredi 29, au Nouveau Théâtre de Montreuil – CDN, une soirée de concerts et de diffusion avec Erikm, Scanner et Hélène Breschand dans le cadre du Festival Mesure Pour Mesure.

Se faire plaisir était l’un des leitmotiv de Luc Ferrari, ne lui faisons pas offense et faisons nous plaisir à l’écoute des musiques qu’il nous a léguées. Cet événement est conçu avec la complicité de Brunhild Ferrari, compagne et dépositaire de l’oeuvre de Luc Ferrari, qui présente également une pièce de sa composition.

http://lucferrari.com/
Biographie

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Programme vendredi 29 novembre / Nouveau Théâtre de Montreuil
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Erikm & Scanner
Archives sauvées des eaux – Exploitation des concepts n°1 (2000) — 48′
Électroniques
Hélène Breschand
À la recherche du rythme perdu (1978) — 20′
Harpe
Le piano englouti (2012) — 17′
De Brunhild Meyer-Ferrari
Par Erikm

Dans le cadre du festival Mesure Pour Mesure et sur une proposition des instants Chavirés.
Coréalisation Nouveau Théâtre de Montreuil / Instants Chavirés.

Ce concert est également présenté au sein de l’évènement CONSTELLATION #2
Journées Agora sur la création radiophonique au Nouveau Théâtre de Montreuil.
Performances, créations, émissions en direct, ateliers, promenades sonores, espaces d’écoute à partir de 14h00.
Retrouvez le programme ici.

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Cet évènement a lieu au :
Nouveau Théâtre de Montreuil – CDN
salle Jean-Pierre Vernant
10 Place Jean Jaurès,  Montreuil
M° Mairie de Montreuil
http://www.nouveau-theatre-montreuil.com/

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à 20h30
14 € plein tarif
11 € réduit / super réduit
8 € mini / abonné.es Instants Chavirés
Réservation en ligne

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Erikm & Scanner
Archives sauvées des eaux – Exploitation des concepts n°1 (2000) — 48′
Électroniques

© Brunhild Ferrari

Composée 2002, Archives sauvées des eaux est une pièce électronique ouverte pour deux lecteurs CD en six mouvements originaux.
Erikm et Scanner ont rencontré alternativement Luc Ferrari en 2003 pour deux concerts qui ont eu lieu au Planetarium de la Cite des Sciences de Paris.
L’intention du compositeur était que les deux musiciens créent avec lui une altérité lors de l’interpretation de son oeuvre.
Les deux artistes ont été invités à jouer cette oeuvre ensemble pour la première fois au Stereo Spasms Festival à Londres en février 2019.
Scanner est libre de ses sons là où Erikm interprète les sons anecdotiques originaux.

Depuis l’automne 1999, j’ai entrepris la composition d’une nouvelle série d’œuvres dont le titre général est « Exploitation des concepts ».
Il s’agit justement, d’utiliser les concepts expérimentés durant toute ma vie de compositeur, et ceci dans toutes les directions possibles. Aussi bien en écriture instrumentale, qu’en électroacoustique, en vidéo, en installation multimédia, en utilisation des nouvelles technologies aussi bien que des anciennes, en composant des œuvres concertantes c’est-à-dire d’une durée compatible avec l’idée du concert, ou non-concertantes, c’est-à-dire dont la durée est dite « permanente ».
Ces Exploitations vont dans toutes les directions : la Tautologie, les cycles superposés, le minimalisme des Presque Riens, les architectures du hasard, l’anecdotique, la narration, le quotidien, l’art pauvre, les souvenirs, etc., tous ces concepts qui sont passés dans mes préoccupations, mais que jusqu’alors je n’avais pas vraiment exploités.

L’idée d’utiliser mes archives est née d’une nécessité d’actualiser le support même de ces mémoires. J’ai en effet des bandes analogiques dans mon atelier qui représentent tous les enregistrements que j’ai faits depuis 1960 et dont je me suis oui ou non servi. En copiant sur CD ces éléments j’ai été pris de désir de transformer ce travail fastidieux en travail créatif. Et au lieu de copier, je me suis mis à composer. Ainsi est née une nouvelle composition qui exploite les archives de 1974 (il faut bien commencer quelque part).
Luc Ferrari

© Erikm

© Mark Poucher / Scanner

eRikm est un compositeur, musicien improvisateur et plasticien qui vit à Marseille.
Depuis 1992, eRikm étend son terrain d’expérimentation artistique sur les scènes internationales.
Très vite considéré comme un virtuose des dispositifs électroniques et des arts sonores (1994), eRikm traverse les mondes-systèmes dits «indépendants», «institutionnels» et les territoires (France – International).
Dans le même temps (1997), il développe une approche ouvertement prospective du médium technologique, à la fois comme outil de développement d’un modèle économique et comme instrument de création, de production, de diffusion.
Au fil du temps, les rencontres et collaborations s’impulsent naturellement avec des publics et des tempéraments: Luc Ferrari, Christian Marclay, Mathilde Monnier, Fm Einheit, Thurston Moore, Les Percussions de Strasbourg…
In fine, tout son travail résonne certainement de ses recherches en bordure des sciences et d’une poésie curieuse du monde.

http://www.erikm.com/

Scanner (nom d’artiste du britannique Robin Rimbaud) est très actif dans le champ des arts sonores depuis 1991.
Il se produit en concert et ses enregistrements, notamment édités chez Sub Rosa, ont été salués par la critique comme des œuvres novatrices de la musique électronique contemporaine.

À ce jour, il a signé 65 productions pour la danse contemporaine, entre autres pour le London Royal Ballet et pour Merce Cunningham à New York.

Sa pratique relie un éventail de genres étonnamment divers.
En témoignent ses compositions pour « la salle des Départs » (morgue de l’hopital Raymond Poincaré à Garches), et sa participation à la bande originale de Kirikou et Karaba.
En 2019, il a conçu le son pour les systèmes téléphoniques Cisco utilisés dans les bureaux du monde entier…

Durant sa carrière, Robin Rimbaud a collaboré avec Bryan Ferry, Wayne MacGregor, Mike Kelley, Michael Nyman, Steve McQueen, Laurie Anderson et Hussein Chalayan, parmi beaucoup d’autres.

http://scannerdot.com/

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Hélène Breschand

À la recherche du rythme perdu (1978) — 20′
Harpe

À la Recherche du Rythme Perdu est plus particulièrement proposé à des musiciens de jazz, ce qui ne veut pas dire que le projet soit ici de faire une « musique de jazz ».

Cette pièce n’est pas vraiment une pièce nouvelle, pourtant elle n’est pas non plus une nouvelle version d’une pièce ancienne. Mais soyons clairs: il y a ici utilisation de la même bande magnétique que pour Musique Socialiste – programme commun pour clavecin et bande, pièce qui a été réalisée en 1972, année de la signature du Programme Commun de la Gauche. Quant à la partition, si elle n’est pas totalement nouvelle (elle utilise en partie les mêmes notes), elle contient des propositions qui sont différentes; je vais essayer de m’en expliquer.
Musique Socialiste était destiné au clavecin, mais surtout à des interprètes venus de la musique classique. L’expérience de ceux-ci les conduisant à reproduire instrumentalement l’écriture du compositeur.
Dans A la recherche du Rythme Perdu, je voudrais m’adresser à des musiciens venus du jazz. Ce qui veut dire que les notes qui sont pour les musiciens classiques un code de jeu, sont ici des indications d’ambiance, plus que des signes à reproduire instrumentalement.
L’histoire de cette partition est un peu l’histoire d’une expérience, d’où le titre « réflexion sur l’écriture ». Les musiciens classiques ont l’expérience de la forme globale, donc d’un parcours musical avec ses progressions et ses dégressions. Les musiciens de jazz ont l’expérience du moment, du détail, du rythme et de la communication intuitive entre eux. C’est pourquoi cette partition comporte moins de notes, et surtout, comme il est dit plus tard, des notes qui ne sont pas obligatoirement à jouer, mais, plus d’indications de parcours général.

Si j’ai dit qu’il s’agissait plus d’une nouvelle pièce que d’une nouvelle version, c’est que la musique qui sort de là est totalement différente, on peut seulement dire qu’il y a une parenté d’expression, oserais-je dire (après avoir regardé dans un dictionnaire), qu’il y a une parenté lyrique.

Quelques mots à propos du titre. J’ai quelquefois l’impression que ce que j’appelais tout à l’heure le code, le respect de l’écriture (c’est-à-dire de la loi), a occulté l’intuition musicale, a censuré le sens du rythme, et peu à peu grignoté l’imagination des interprètes. (Il ne faut pas croire que je considère la pulsation de la bande comme un rythme; au même titre que l’écriture, elle est stérile, c’est seulement l’action qui donne vie à l’ensemble.) Ce que j’aimerais c’est que cette richesse perdue, on tente de la rechercher. Le rythme ne s’écrit pas, les petites différences qui font qu’un corps est animé d’une réalité rythmique sont si subtiles qu’elles échappent complètement à la grossièreté de l’écriture, ainsi doit se comprendre cette « réflexion sur l’écriture »

Luc Ferrari, Paris en février 1978

P.S.: A la Recherche du Rythme Perdu peut être joué par un pianiste seul, mais il sera intéressant que cette pièce soit réalisée par un pianiste et un percussionniste.
Dans ce cas, la percussion est une batterie de jazz à laquelle on peut ajouter: bongoes, congas et petits instruments ad libitum

« Ce qui me marque dans la musique de Luc Ferrari, c’est le plaisir intense à la jouer, et à la partager, la liberté profonde qu’elle contient, comme un ode à la vie… Et son côté transe… »
Hélène Breschand

Soliste internationale, compositrice, Hélène Breschand est une figure emblématique de la harpe expérimentale et contemporaine.

« D’une grande force méditative et d’une richesse musicale nourrie à des sources très diverses, la musique d’Hélène Breschand parvient à faire oublier la spécificité de son instrument pour atteindre à une singulière universalité. »

Cette description extraite du magazine Mouvement, raconte sa capacité à harmoniser silences et résonances avec une maîtrise et une pertinence qui, alliées à une rare inventivité, confèrent à l’instrument une dimension étonnante.
Julian Cowley dans The Wire ajoute « Si vous considérez toujours la harpe comme un anachronisme, faites simplement l’expérience de la portée et de la puissance de Breschand dans Le Goût du Sel. »
Elle appartient à une génération de musiciens avides d’expériences transfrontalières. Elle a collaboré au fil des rencontres, écrites ou improvisées, avec des musiciens classiques (Luciano Berio, Bernard Cavanna..), des compositeurs contemporains (Eliane Radigue, David Toop, Elliott Sharp, Reinhold Friedl, Franck Vigroux, Wilfried Wendling..). Elle crée également pour les arts plastiques (Hiroshi Sugimoto, Christian Marclay…) le cinéma (« Jeanne d’Arc » de Dreyer, « Salomé » de Charles Bryant) et la danse (avec Mic Guillaumes, Christian UBL…).

Hélène Breshand a participé en 2005 en tant que membre de l’ensemble Laborintus au CD « Et tournent les sons » d’après un corpus d’oeuvres de Luc Ferrari. (Label Césaré)

https://helenebreschand.fr

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Le piano englouti (2012) — 17′
De Brunhild Meyer-Ferrari
Par Erikm

Les lieux se succèdent sans rapport apparent entre eux. Ce sont pourtant ces contrastes qui sont mes liens entre les différents éléments et moments. J’ai enregistré ces sons avec un intervalle de 14 ans. En 1996, ce fut dans une île grecque quasiment avalée par sa bruyante Mer Egée et, en 2010, dans une très discrète et silencieuse île japonaise. Ce sont aussi ces puissantes vagues de la mer égéenne et ces violentes vagues s’échappant d’un pachinko finissant par engloutir un piano fou.

Comme parfois après une création, l’écoute dans un nouveau lieu suscite d’autres idées ; d’autres désirs viennent. Cela m’est arrivé et j’ai recomposée une bande destinée à l’origine à être jouée avec un piano pour en faire une pièce pouvant tenir sur ses propres pieds ou dont d’autres pouvant en faire leur propre accompagnement.

Bande réalisée à l’atelier post-billig.
—Brunhild Ferrari, Paris, 16 septembre 2012

Pièce composée à l’origine pour être accompagnée au piano, telle l’œuvre La cathédrale engloutie de Debussy.
À la demande de Brunhild Meyer-Ferrari, Erikm interprétera librement sa version pour 2 cd-j & électronique.

horaires
ouverture des portes 20h30 |