(english version, please scroll down)
	
	
avec Ludovica Carbotta, Rie Nakajima, André Romão, Sara Enrico, Byron Westbrook et Capucine Vandebrouck
	une proposition de Daniele Balit
	
avec la collaboration de Guillaume Constantin
 
	et Alexandra Delage
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Photographies : Aurélien Mole
	
	
	
	
	
	
	 
Ludovica CARBOTTA
				Very well, alone
				2014
				installation
				bois, câbles électriques 
	
	
	
	Sara ENRICO
				Twins
				2014
				huile sur toile et au mur 260×150 cm 
	
	
	
	 
Capucine VANDEBROUCK
				Untitled
				2014
				Cofalit (pierre d’amiante) et plexiglas 
	
	
Rie NAKAJIMA
One of Five Compositions
2014
moteur, fil de fer, métal
				
			
		
	
	 
Ludovica CARBOTTA
	Very well, alone
	2014
	installation
	bois, câbles électriques 
	
	
	Rie NAKAJIMA
				One of Five Compositions
				2014
				moteur, papier 
	
	
	
	 
Rie NAKAJIMA
				One of Five Compositions
				2014
				 moteur, éponge, ficelle
	
	
	 
Capucine VANDEBROUCK
	Untitled
	2014
	Cofalit (pierre d’amiante) et plexiglas
	
	 
Capucine VANDEBROUCK
Untitled (détail)
	2014
	Cofalit (pierre d’amiante) et plexiglas
	
Rie NAKAJIMA
				One of Five Compositions
				2014
				moteur, tube en silicone, tasse, maillet 
				
	
Rie NAKAJIMA
	One of Five Compositions
	2014
	moteur, tube en silicone, tasse, maillet 
	
	 
Rie NAKAJIMA
	One of Five Compositions
	2014
	moteur, tube en silicone, tasse, maillet 
	
	 
	
	 
Rie NAKAJIMA
				One of Five Compositions
				2014
				moteur, ficelle, bois
	
	
	
	
Rie NAKAJIMA
	One of Five Compositions
	2014
	moteur, ficelle, bois
	
	
	Bodymotionspacethings ARCHIVE
Archives de la Tate Gallery, display en bois de G. Constantin d’après R. Morris
	
	
				Byron WESTBROOK 
				Field of View,
				Played By Ear
				2014 
Son & Vidéo
	
	
	
	 
				Byron WESTBROOK
				Field of View, Played By Ear 2014
				Son & Vidéo 
	
	
	
   
André ROMÃO
				The Dancing Plague
				2012
				projection de diapositives texte et enregistrement audio en anglais (5’06’’) 
	
	
	
	exposition 
du 20 septembre au 2 novembre 2014 
	vernissage samedi 20 septembre 18h – 21h
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INSTANTS CHAVIRÉS / ancienne brasserie Bouchoule 2 rue émile zola 93100 montreuil
	exposition ouverte les mercredis, samedis et dimanches de 15h à 19h et sur rendez-vous
	
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ÉVÉNEMENTS dans le cadre de l’exposition – ancienne brasserie Bouchoule – entrée libre :
Byron Westbrook samedi 27 septembre – 18h / performance
	Marc Pichelin dans le cadre des 20 ans de Ouie-Dire
	
samedi 4 octobre – 17h / conférence
	dimanche 5 octobre – 17h / performance
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No Music Was Playing
14 juillet 1518. Dans une rue de Strasbourg, une femme se met à danser. Rien que ça – seulement ça. Soudainement et sans raison, Dame Troffea (l’histoire a retenu son nom) se met à danser, seule, dans l’espace public. Ce pourrait être un jeu, une envie, joyeuse et subite. Mais elle dansera six jours et six nuits sans s’arrêter, frénétiquement, comme possédée. Un mois plus tard, près de quatre-cents personnes l’auront rejointe dans sa transe, victimes de ce que l’on appellera une « épidémie dansante ». Il y aura des morts (jusqu’à quinze par jour), des enquêtes de médecins, des hypothèses plus ou moins scientifiques sur l’origine du mal.
Gardons en mémoire cette image de corps sans têtes, méprisant la raison, de corps qui prennent le dessus et entrent en résistance. L’expérience collective du corps qui panse.
28 avril 1971. L’exposition Bodymotionspacethings conçue par Robert Morris ouvre à la Tate Gallery de Londres. A l’exercice imposé de la rétrospective, Morris réplique par un vaste terrain d’expérimentations physiques et tactiles de structures qu’il a conçues en matériaux de récupération – certaines critiques de l’époque ont parlé de « parcours du combattant », de « club de gym », de « terrain de jeu pour enfants ». Après cinq jours et plusieurs incidents, l’installation ferme au profit d’une exposition bien plus traditionnelle d’œuvres emblématiques de l’artiste.
Fini de jouer – on rallume les lumières, on éteint la musique.
No Music Was Playing. 20 septembre 2014. Les œuvres de Ludovica Carbotta, Sara Enrico, Rie Nakajima, André Romão, Capucine Vandebrouck et Byron Westbrook convoquent les danses irrationnelles, les élans du corps, les gestes primitifs et non programmatiques. No Music Was Playing explore l’idée de l’œuvre comme « playground » (au sens de terrain d’action plutôt que d’aire de jeu), déplaçant le regard sur la plateforme de l’événement, et rejouant l’espace fictionnel rêvé par Morris.
« Nous sommes devenus aveugles à force de trop voir. Il est temps d’appuyer contre les choses, d’enserrer, de ramper – pas tant avec la naïveté enfantine du retour au terrain de jeu mais plutôt pour reconnaître que le monde commence à exister aux limites de notre peau et que ce qui se passe sur cette interface entre le soi physique et les conditions externes ne nous en détache pas comme le regard détaché »1.
Si l’héritage de la pensée de Morris est ici moins littéral, il n’en est pas moins subversif. Rie Nakajima bricole des écosystèmes où toute (inter)action devient événement (ça glisse, ça se frotte, ça tombe) – du geste sculptural ordinaire élevé au rang de film d’aventures. Les structures non-linéaires de Ludovica Carbotta matérialisent les itinéraires d’un corps pris dans la contrainte d’habiter la forme. Capucine Vandebrouck décline un minimalisme post-capitaliste effeuillant le volume par un prisme de perceptions. Sara Enrico opère par implosions du médium pictural, laissant la forme exhaler le contexte. Byron Westbrook livre des études sur le paysage sonore performé et André Romão (sous couvert de poésie et d’épidémie dansante) un texte spéculatif sur l’économie européenne moderne.
Toutes ces œuvres assument une forme presque volontairement indéterminée, quasi accidentelle, puisque résultant de corps buttant contre un contexte spécifique. Elles intègrent les aléas, les incidents, les à-peu-près, les moyens du bord, les imprévus. No Music Was Playing interroge l’urgence irrationnelle qui pousse aujourd’hui à créer des formes, en envisageant l’exposition comme une mise en présence : l’élan du corps qui crée – celui de l’artiste – qui ricoche sur les corps qui pensent – les vôtres. Il faudra alors être attentif. Percevoir à travers l’espace les affects et les collisions qui inscrivent le geste de la création artistique dans une expérience à vivre autant qu’à recomposer en mémoire. S’engager au-delà du « regard détaché » pour rendre possibles les conditions d’une réciprocité. Car plus qu’une expérimentation physique de l’œuvre, il s’agit ici de croire en l’expérience plus vaste d’une construction de soi par frottement, par contact, par perméabilité au monde.
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[1] Lettre de Robert Morris à Michael Compton (responsable des expositions à la Tate Gallery), 19 janvier 1971 (notre traduction).
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Membre fondateur de la plateforme curatoriale 1:1projects à Rome et initiateur de Birdcage, galerie temporaire et itinérante autour des pratiques sonores, Daniele Balit est commissaire et historien de l’art. Docteur à l’Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, ses projets et ses recherches portent sur des questions liées à l’art en situation, aux pratiques contextuelles et discrètes, ainsi qu’aux modes de diffusion, d’exposition et de circulation des œuvres. Grâce à une bourse du Cnap attribuée en 2014, il poursuit ce travail sur la figure et l’héritage de l’artiste Max Neuhaus. Entre autres projets, il a assuré le commissariat des projets Blow-up (Jeu de Paume, Paris, 2012), The Invisible Generation, (Margareth Lawrence Gallery – Victoria College of Arts, Melbourne, 2009), Heavier Than Air (Trien- nale de Prague, Galerie Nationale, 2008), Neterotopia (Palais de Tokyo, Paris / Careof, Milan / New International Cultural Center, Anvers, 2006). Suite à une résidence au cneai = (dans le cadre de la plateforme Piano) et au Frac Franche-Comté, il prépare actuellement des projets d’exposition prévues pour l’automne 2014 (Macro, Rome) et 2015.
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Nos remerciements aux Galeries In Situ, Gb Agency et Mark Geffriaud pour leur soutien.
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	l’association Muzziques / Instants Chavirés bénéficie du soutien de la Ville de Montreuil, du Conseil Général de Seine-Saint-Denis, du Ministère de la Culture (DRAC Île-de-France) et du Conseil Régional d’Île-de-France
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	NO MUSIC WAS PLAYING
	Ludovica Carbotta, Rie Nakajima, André Romão, Sara Enrico, Byron Westbrook andCapucine Vandebrouck.
	An exhibition curated by Daniele Balit 
	with the cooperation of Guillaume Constantin 
	& Alexandra Delage 
	
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	20/09 – 2/11 2014 
	opening saturday 20/09
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	INSTANTS CHAVIRÉS 2 rue émile zola montreuil 
	exhibition open on wednesdays, saturdays and sundays, 3-7pm
	and by appointments.
	www.instantschavires.com
	
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EVENTS during the exhibition @ ancienne brasserie Bouchoule – free entrance :
Byron Westbrook saturday 27 september – 18h / performance
	Marc Pichelin / 20 ans de Ouie-Dire
	saturday 4 october – 17h / lecture
	sunday 5 october – 17h / performance
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NO MUSIC WAS PLAYING, from the title of this exhibition we could preclude that it is related to the experimental music that Instants Chavirés has been supporting for more than twenty years now, It is above all the proposal conceived by Daniele Balit, our guest curator for this autumn exhibition in Montreuil.
Works by Ludovica Carbotta, Sara Enrico, Rie Nakajima, André Romão, Capucine Vandebrouck and Byron Westbrook, map out the exhibition space through actions, events, affectations and confrontations. NO MUSIC WAS PLAYING explores the idea of ’playground’ : the living body at play within the field of action, the gaze returned to the platform of the event.
An ascension to the surface that echoes the suggestion of such thinkers, writers and artists as, Paul Valéry, Gilles Deleuze and Robert Morris : that the world begins to exist at the limits of our skin.
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Daniele Balit is a curator, critic and art historian living in Paris.
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Special thanks to Galeries In Situ, Gb Agency & Mark Geffriaud fotr their support.
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Muzziques / Instants Chavirés is supported by la Ville de Montreuil, Seine-Saint-Denis General Council, Culture Ministry (DRAC Île-de-France) and Île-de-France Regional Council.
	