du 02 mai au 11 juin 2022

LAURA PORTER &
VALENTIN LEWANDOWSKI

Moho, 2021

Dans le cadre de son exposition Niveaux de détail, Jean-Baptiste Lenglet a souhaité inviter le duo Laura Porter & Valentin Lewandowski qui présenteront dans Rien à voir leur dernière vidéo Moho accompagnée de films plus anciens.
A découvrir dès le 2 mai 2022 et jusqu’au 11 juin 2022 au 7, rue Richard Lenoir à Montreuil de 20h30 à 21h (entrée libre/concerts à suivre payants).
Moho sera projetée également le dimanche 29 mai au sein de l’exposition de Jean-Baptiste dans la barsserie Bouchoule durant Montages, une série de lectures par Jérôme Guitton, écrivain.

« Depuis 2015, nous collaborons régulièrement dans la création de vidéos et d’installations vidéo : Un espace vide ça n’a pas de sens (2015), Penny Perspective (2016), Judgment of Crop (2017), La possibilité que je m’appelle moi-même (2017), G.Spoils (2018), Cardinal Mint (2019), Moho (2021).
Combinant maquettes, objets animés, éléments organiques et bruitages, nos vidéos reflètent des intérêts communs qui sont également à la base de nos pratiques respectives de la sculpture/installation (Laura) et de la performance (Valentin) : le rapport entre le corps et les matériaux, le mimétisme des objets, et une fascination pour la manière dont une série de gestes rudimentaires répétitifs suffit à générer de la valeur. Nous varions les procédés et les techniques, qu’il s’agisse de l’incorporation d’éléments animés créés à partir d’incrustations vidéo, ou de dessins en trois dimensions sur support mobile.
Notre travail a été montré en France et à l’étranger, notamment au Frac Champagne-Ardennes (Reims), à la galerie Escougnou-Cetraro (Paris), Glassbox (Paris), Sessions (Marseille), La Galerie (Noisy-le-Sec), The Plug (Londres, Royaume-Uni) et In Extenso (Clermont-Ferrand). »
Laura Porter & Valentin Lewandowski

www.porter-lewandowski.com
www.lauraporter.net

www.lagadoscope.com

Moho, 2021

Depuis Penny Perspective (2016), leur première œuvre commune, Laura Porter et Valentin Lewandowski signent en duo des installations vidéo et des vidéos. Nourries d’un humour au goût sûr, celles-ci mettent le plus souvent en scène des glissements d’objets et autres séries d’opérations en chaîne. Maquettes, poupées, éléments organiques, jeux d’ombres et bruitages participent d’un vocabulaire plastique empruntant à l’esthétique du bricolage. Leur vidéo la plus récente à ce jour, Cardinal Mint (8’37’) a été réalisée lors d’une résidence à Glassbox en 2019. Laura Porter déploie par ailleurs un travail d’installations depuis une dizaine d’années, tandis que Valentin Lewandowski développe une démarche plus performative.

Provisoirement intitulé En route vers le Moho, leur nouveau projet commun s’inspire des tentatives de forage de la croûte terrestre entreprises depuis la fin du XXe siècle ; plus particulièrement du Forage SG3 mené de 1970 à 1989 en ex-URSS, et qui demeure à ce jour le plus profond trou artificiel jamais creusé (12 kilomètres, depuis remblayés). L’histoire des tentatives de sonder les profondeurs de la terre, contemporaine de celle de la conquête spatiale, apparaît ici avec le parfum d’une époque évolue. La vidéo – d’une durée estimée à environ 15 ou 20 minutes – mettra en scène des « rats taupes nus » affairés à excaver, à puiser des ressources, dans une dépense énergétique shadokienne frôlant l’absurde. Sa réalisation mêlera certaines scènes tournées en studio à Paris, à partir de maquettes, de poupées et autres éléments bricolés de leur confection, à des prises enregistrées sur le site abandonné du Forage SG3, dans la péninsule de Kola, à l’intérieur du cercle polaire. Le contraste entre la démesure du projet de forage et l’aspect anti-spectaculaire du site actuel, presque abandonné, composera un des ressorts comiques de l’œuvre, référant avec humour à l’épineux sujet des limites de l’exploitation des ressources terrestres. Si les techniques plastiques seront similaires à celles précédemment utilisées par le duo, En route pour le Moho marquera une étape dans leur pratique. Plus importantes, les dimensions des objets filmés leur permettront de travailler les effets de perspective et la profondeur de champ, les jeux d’échelles étant un axe fort de leurs œuvres vidéo.

Marie Chênel

Moho, 2021

Visuels © L. Porter et V.Lewandowski / Droits réservés
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Le programme-vidéo RIEN À VOIR bénéficie du soutien du Conseil départemental de Seine-Saint-Denis.